Sous ce titre provocateur, le magazine Schweizer Eisenbahn-Revue commente dans son numéro de août-septembre 2023 le communiqué de presse de la CITraP-Suisse publié en juin au sujet du projet d’horaire 2035 (voire notre article précédent à ce sujet).
Parmi les détériorations et régressions les plus notables montrées dans ce projet d’horaire, on peut mentionner :
– augmentation des temps de parcours de 20 minutes sur la ligne du Pied du Jura (par retrait des trains pendulaires ICN), et d’au moins 30 minutes entre Zurich et Munich ;
– péjoration des correspondances dans plusieurs gares importantes dont Lausanne, Neuchâtel, Olten et St-Gall ;
– perte de la relation directe entre la Suisse romande et Lucerne ;
– détérioration des relations internationales en particulier par le terminus à Bâle des trains allemands et français ;
– augmentation du temps de parcours de 20 minutes entre Brigue et Genève pour les Eurocity Milan – Genève .
L’Office fédéral des transports a réagi à ces critiques en rappelant les raisons principales ayant conduit à l’élaboration du projet d’horaire. De nombreux chantiers importants ne pourront pas être complétés selon les planifications originales. L’augmentation du nombre de trains circulant sur les lignes ainsi que l’augmentation du nombre de voyageurs imposent une meilleure stabilité de l’horaire qui ne peut être atteinte qu’en augmentant les temps de parcours et les durées de stationnement dans certaines gares. Enfin, l’abandon par les CFF de la technologie ‘WACO’ (compensation de roulis) sur le matériel récent Twindexx impose aussi une refonte de l’horaire sur l’axe principal Genève – St-Gall qui à son tour impacte les horaires de nombreuses autres relations. L’OFT souligne que ce qui a été présenté n’est toutefois qu’une première ébauche de l’horaire 2035, et que de nombreuses modifications et améliorations demeurent possibles au cours de la poursuite des études sur cet horaire, menées en collaboration étroite avec les CFF.
Dans une entrevue avec un média suisse-alémanique en juillet, le directeur de l’OFT Peter Fuglistaler a déjà indiqué un retrait par rapport à certains aspects controversés du projet. Ainsi le TGV Paris – Zurich devrait être préservé «si ça fonctionne». Une nouvelle génération de trains pendulaires devrait être étudiée, de tels trains ayant «un futur sur certains parcours».