Diverses informations antérieures au sujet du projet d’horaire CFF pour 2025 laissent prévoir diverses péjorations pour la Suisse romande. En ce sens, il n’y a pas de surprise. Le projet d’horaire, qui sera en consultation dès jeudi 23 mai, contient effectivement de nombreux changements. Certains sont positifs, comme des améliorations de desserte sur plusieurs tronçons, tels que le prolongement des Regio Express RE33 de Vevey à Saint-Maurice et Martigny ou la création de nouvelles relations sur le réseau du RER Vaudois.
En revanche, la pilule est amère pour Genève. Les trains IC5 reliant jusqu’ici Genève à Zurich et Saint-Gall par le Pied du Jura, feront leur terminus à Lausanne, de Genève il faudra aller les prendre moyennant un changement de train à Renens. Yverdon, Neuchâtel et Bienne ne seront plus reliées directement à Genève, sauf aux heures de pointe du matin et du soir, avec des trains de catégorie RE entre Genève et Neuchâtel via le raccordement de Bussigny. Par le Pied du Jura, deux changements seront nécessaires, à Renens et à Bienne, pour rejoindre Bâle. De plus, tous les trains feront halte à Renens (pour y permettre diverses correspondances), de sorte que le trajet le plus rapide entre Genève et Lausanne passera de 35 à 39 minutes (pour rappel, dans les années 1960, avec une infrastructure et des trains moins performants qu’aujourd’hui, le trajet direct durait 34 minutes…). Entre Olten et Lausanne, les temps de parcours seront augmentés de 11 minutes ; 11 minutes de plus seront également nécessaires entre Lausanne et Bâle.
Ces restrictions de liaisons et ces allongements de temps de trajet sont justifiés par les nombreux chantiers d’entretien de l’infrastructure ferroviaire. Ils sont tolérables, dans la mesure où la situation normale sera rétablie une fois ces travaux terminés. Un certain scepticisme est toutefois de rigueur : en effet, lorsque la liaison directe entre Genève et Bâle a été supprimée en 2013, cette suppression ne devait être que temporaire, et serait rétablie en 2018 ou peu après. Or non seulement il n’en a rien été, mais désormais un changement supplémentaire sera nécessaire à Renens sur le trajet par le Pied du Jura. Il est inacceptable que les 2ème et 3ème villes de Suisse n’aient pas de liaison ferroviaire directe, et cela pour encore de nombreuses années.
Le projet d’horaire a été présenté en détail dans un article de Watson, consultable via ce lien.