RER Sud-Léman : vers la consultation publique

La ligne ferroviaire entre Evian et St-Gingolph, baptisée «RER Sud-Léman» par l’association qui milite en faveur de sa réouverture, vient de franchir une étape importante en vue de cet événement. L’étude d’avant-projet sommaire (EAPS) est terminée. La machine administrative de mise en œuvre de cet important projet de renouvellement de l’infrastructure est désormais en marche.

Le processus s’enclenche donc en vue de l’enquête publique qui doit démarrer dans le courant de 2023. Cette démarche obligatoire doit faire connaître à la population les résultats de l’EAPS, entendre les divers avis, présenter les projets d’aménagement autour des gares et de la voie ferrée, et exposer les estimations chiffrées pour les coûts de réalisation des travaux et de l’exploitation, ainsi que la fréquentation attendue.

La fréquentation est actuellement évaluée à 1.2 million de voyageurs par an. Les coûts de réhabilitation sont dans la fourchette de 260 à 270 millions d’euros. Les modalités d’exploitation seront à définir ; dans un premier temps les trains valaisans de Région’Alps pourraient être prolongés jusqu’à Evian. Le succès notoire du réseau Léman Express dont la ligne la plus forte est justement la L1 reliant Coppet à Evian-les-Bains, pèse lourdement et de manière très favorable dans le dossier.

La CITraP Genève a été d’emblée favorable à la réouverture de la ligne Evian – St-Gingolph comme maillon important du réseau ferroviaire lémanique. Elle ne manquera pas de fournir ses commentaires favorables lors de la consultation publique évoquée ci-dessus.

2 réflexions sur “RER Sud-Léman : vers la consultation publique”

  1. Un des grands problèmes du RER genevois est la tarification et l’effet frontière des abonnements. Il conviendrait d’intervenir maintenant auprès des responsables des CFF qui étudient actuellement la billeterie de demain en se basant sur des expériences en cours à Zürich. L’intervention devrait être coordonée avec Bâle qui se trouve dans une situation similaire, et peut-être avec d’autres régions frontières. Les Grisons et le Tessin bénéficient déjà d’arrangements qui étendent la validité des billets suisses au-delà des frontières. Cf. NZZ du 27.4.2023
    Pour aller de Chêne-Bourg à Collonges-sous-Salève, la meilleure liaison est parfois via Annemasse et St-Julien. Mais c’est impossible à faire avec un seul billet, et donc exclu dans la pratique – et même la réouverture de l’arrêt de Collonge-sous-Salève, dont personne ne parle, ne résoudrait pas le problème, vue que cette ligne est une ligne TER et non Léman Express. Mais une vision régionale permettrait de régler cette question. Un AG suisse étendu à la zone frontière compenserait la moins-value de l’AG pour les Genevois, les destinations proches étant moins nombreuses que pour les Zurichois. Mais traiter les Bâlois et les Genevois de façon semblable en leur offrant une offre en transport public équivalente a évidemment un coût puisqu’il faudra prendre en charge une partie des frais sur territoire étranger… C’est pour cela que l’intervention de CITRAP est indispensable. Cette intervention devrait se faire maintenant pour que les CFF n’ignorent pas déjà maintenant les problèmes des zones frontières mais les intègrent tout de suite dans leur réflexion, et non comme un ajout une fois que tout est en place. En faire un sujet dès le départ permet une réflexion pas seulement centrée sur Zurich. la CITRAP à Bâle et au Tessin seraient sûrement intéressée… et ensemble, cela représente un nombre d’utilisateurs comparable à la région zurichoise!

    1. Merci de signaler les lacunes et les incohérences de la tarification des transports publics dans le Grand Genève. Leur effet dissuasif, particulièrement pour les usagers occasionnels, n’est pas à démentir. La création de la communauté tarifaire Léman Pass, qui simplifie l’acquisition de titres de transports dans les zones couvertes par le réseau Léman Express, a été un premier pas, certes utile mais insuffisant.

      Il ne faut pas se cacher la complexité du sujet. Toute grille de tarifs de transports transfrontaliers est le fruit d’une élaboration laborieuse et souvent incomplète. Le nombre d’intervenants et de structures de décision, les cadres légaux différents ainsi que les diverses pratiques tarifaires compliquent beaucoup l’exercice. On sait qu’il a fallu près de 7 ans de difficiles négociations pour aboutir enfin, tout juste avant l’inauguration du LEX en décembre 2019, à un accord sur la structure tarifaire à l’intérieur de Léman Pass.

      Des efforts encore plus grands seront nécessaires pour améliorer la situation dans le Grand Genève. Ainsi l’intégration dans la grille tarifaire de la ligne Annemasse – Bellegarde, qu’elle soit exploitée avec des trains TER ou des trains LEX ou les deux, est une nécessité impérieuse. Par exemple aussi, l’acquisition, sur un distributeur CFF, d’un titre de transport Nyon – La-Roche-sur-Foron (localités pourtant toutes deux situées dans l’agglomération du Grand Genève) n’est pas possible actuellement, cela doit être changé. Plus généralement, l’achat de titres de transports doit être rendu simple et rationnel.

      La CITraP Genève est très attentive à ces questions de billetterie et interviendra aussi souvent que nécessaire auprès des diverses autorités compétentes pour faire évoluer la situation dans l’intérêt des usagers. La communauté tarifaire Léman Pass – davantage que les CFF dans le cas présent – devrait être le moteur principal pour cette évolution. Le soutien du Canton et de la Région est également important.

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