Le Léman Express est en service depuis un peu plus de trois ans. Il devait générer une importante baisse du trafic routier à Genève ; l’objectif était une baisse de 12 %. Or on constate que la diminution effective du trafic, par exemple mesurée aux douanes, a été compensée par la hausse démographique et l’augmentation du nombre de frontaliers.
Dans un journal d’actualité et dans l’article correspondant sur son site Web, Léman Bleu mentionne plusieurs chiffres intéressants. En 2019, le nombre d’entrées dans le canton par véhicules routiers motorisés se montait à environ 448’000. Aujourd’hui le Léman Express transporte 60’000 voyageurs par jour, auxquels il faut ajouter 10’000 voyageurs utilisant les trains Régio Express. Le tram 17, quant à lui, est utilisé par 7’500 frontaliers. Le vélo est en croissance constante et on compte selon les jours entre 3’500 et 6’700 cyclistes sur la Voie Verte.
Si la douane de Thônex-Vallard et quelques ‘petites douanes’ ont vu une baisse du trafic, aux autres douanes on ne constate pas de diminution. L’usage de la voiture demeure important. Une enquête de fin 2021 a montré que 79 % des entrées dans le secteur entre Annemasse et Thonon se faisaient en voiture. Le nombre d’habitants sur le territoire du Grand Genève a augmenté d’environ 14’000 personnes entre 2019 et le début de 2022. En admettant qu’en moyenne un nouvel habitant génère 4 déplacements par jour, on obtient 56’000 déplacements additionnels. Le nombre de frontaliers a augmenté de 11 % par rapport à 2019.
Selon des prévisions démographiques la population du canton devrait augmenter de 40 % d’ici à 2050. Par ailleurs l’objectif du Conseil d’État est de diminuer le trafic individuel motorisé de 40 % dans le périmètre urbain de Genève d’ici à 2030. Des actions fortes en matière de politique de transports publics seront nécessaires. En particulier il faudra améliorer l’offre du Léman Express, en termes de cadences et de capacité. Des études ont été engagées à cet effet par les autorités organisatrices suisses et françaises.