Dans le domaine du développement des infrastructures ferroviaires, les mauvaises nouvelles se sont succédées au cours des derniers mois. Après la découverte des dégradations de l’horaire CFF en Suisse romande, puis celle du retard des travaux de la gare de Lausanne, on a appris plus récemment que le chantier de la gare souterraine de Cornavin sera lui aussi retardé : on parle désormais d’une mise en service en 2038 si tout va bien, voire plus tard encore. De plus, dans un entretien récent le directeur général des CFF, Vincent Ducrot, a déclaré que le coût de la nouvelle ligne Genève – Lausanne «n’est pas en adéquation avec les moyens disponibles».
A l’échelle suisse, après la mise en œuvre – incomplète – de Rail 2000 qui augmenta la part modale du rail, on constate que cette part modale stagne depuis, et ce en dépit des milliards investis depuis, essentiellement pour ‘préserver la substance’ du réseau ferroviaire. La Perspective 2050 du Conseil Fédéral, qui favorise le trafic ferroviaire local et régional, manque de vision, en particulier en ce qui concerne le volet international. Par ailleurs, la multiplication des « nouvelles normes » qui surgissent de partout, bien entendu toujours plus sévères, coûteuses et démotivantes que les précédentes, a surtout l’effet de retarder et de renchérir tous les projets.
L’augmentation de la population dans le Grand Genève, la nécessité de réduire le trafic individuel motorisé et d’augmenter la part modale des transports publics réclament des mesures urgentes et des engagements forts, y compris au niveau financier, pour mener à bien les projets avec célérité et un minimum d’entraves. Or on doit constater le contraire : les chantiers en cours s’éternisent, les nouveaux projets tardent à mûrir, les extensions anticipées ne semblent pas suffisantes au regard des besoins, des recours souvent futiles retardent inutilement les travaux.
Le développement du réseau de tram TPG subit lui aussi des retards. Si le prolongement de la ligne 15 des Palettes à la ZIPLO vient d’être inauguré, la prochaine étape devant atteindre St-Julien devra attendre la décision du Tribunal administratif fédéral au sujet des 17 recours qui bloquent le démarrage des travaux sur le territoire de la commune de Perly-Certoux ; cette décision n’est pas attendue avant le milieu de 2025. Sur la rive droite, le chantier du prolongement du tram jusqu’au Grand-Saconnex attend la mise en service du tunnel routier des Nations qui est lui aussi retardé. Les objectifs de report modal en pâtiront.