L’annonce du projet d’horaire 2025 des CFF a suscité un tollé général en Suisse romande, et particulièrement à Genève qui s’estime à juste titre pénalisée par les mesures envisagées. En effet, la relation directe fournie par l’IC5 entre Genève et la ligne du Pied du Jura serait supprimée sauf aux heures de pointe, remplacée par un second IC5 ayant Lausanne comme origine et terminus, avec correspondances à Renens. Pour les voyageurs entre, par exemple, La-Chaux-de-Fonds et Genève-Aéroport, ou Delémont et Genève, deux changements de trains seraient nécessaires, à Bienne et à Renens. Cette mesure paraît nécessaire pour permettre les lourds travaux de renouvellement de l’infrastructure des voies entre Genève et Lausanne. Les CFF assurent que la solution présentée est la moins pire des alternatives.
Un des acquis de Rail 2000, soit la circulation directe entre Genève et le Pied du Jura via le raccordement de Bussigny, serait ainsi supprimé pendant une dizaine d’années, qui est le temps nécessaire pour exécuter les travaux – y compris ceux du chantier de la gare souterraine de Genève-Cornavin. Par ailleurs, la plupart des temps de parcours des trains en Suisse romande seront allongés pour tenir compte des chantiers, et des changements de trains en plus seront nécessaires, par exemple à Renens.
Après l’information concernant le retard du chantier de la gare de Lausanne, puis celle de la hausse des tarifs des transports publics en 2024 (hausse au sujet de laquelle la CITraP Genève s’exprime séparément), c’est une nouvelle douche froide pour les usagers du train en Suisse romande et particulièrement pour l’agglomération genevoise.
Une vaste fronde s’est levée contre ce projet d’horaire, provenant aussi bien de la société civile que des diverses instances politiques et administratives, villes, communes et cantons confondus. Les CFF sont priés de revoir leur copie et de présenter un projet moins désavantageux. La situation pouvant encore évoluer, une prise de 5 relations grandes lignes par heure et par sens circulent actuellement entre Genève et la région lausannoise : l’IC1 Genève – St-Gall via Berne et Zurich, l’IC5 Genève – Rorschach via Bienne et Zurich en empruntant le raccordement de Bussigny, l’IR15 Genève – Lucerne via Berne et les 2 IR 90 Genève – Brigue. A ces trains s’ajoutent les 2 relations RE par heure et par sens entre Annemasse et Vevey ou St-Maurice. Cette répartition correspond en gros à la fréquentation respective des divers axes. Le trafic le plus important est sur l’arc lémanique et vers le Valais. Par ailleurs, 75 % du trafic sur la ligne du Pied du Jura se fait avec Lausanne et la Riviera lémanique. La relation entre Genève et le Pied du Jura étant relativement moins fréquentée, c’est sans doute ce qui en fait la ‘victime’ de l’horaire 2025.position définitive est actuellement prématurée. Quelques pistes peuvent être évoquées.
Pour préserver tous les trains IC5 il faudrait enlever une autre paire de trains entre Genève et Renens. On pourrait par exemple limiter l’IR90, dont l’horaire est proche de l’IR15, au trajet Renens – Brigue. L’IR15 serait alors chargé d’assurer la correspondance avec l’IR90 raccourci, à Renens ou à Lausanne. Mais : aux périodes de forte charge, l’IR15 aurait-il la capacité d’emport suffisante entre Genève et Renens ? D’autres permutations seraient envisageables, dont aucune n’est satisfaisante.
La CITraP Genève suit très attentivement le dossier et établira en temps utile une prise de position fondée.