Le très attendu rapport de l’EPFZ sous l’égide du Professeur Ulrich Weidmann a été publié, sous le titre «Transports 2045», le jeudi 9 octobre 2025. Il a immédiatement suscité de très nombreuses réactions, prises de positions et communiqués de presse. Le rapport complet peut être consulté via ce lien. Noter que les descriptions de projet dans l’Annexe 1 n’ont pas été traduites de l’allemand.
Du point de vue de Genève et du bassin lémanique, il y a lieu à la fois de se réjouir et de faire grise mine. Plusieurs projets importants, parmi lesquelles la gare souterraine de Cornavin, le tronçon Morges – Perroy de la ligne ferroviaire nouvelle Genève – Lausanne, et les projets d’extension du réseau de trams genevois, sont classés en priorité 1, «Priorité élevée pour la période 2025-2045». Toutefois, le tronçon Morges – Perroy de la ligne nouvelle n’a la priorité 1 que dans le cas où le fond d’infrastructures ferroviaires (FIF) pour cette période est porté de 14 à 24 Milliards de CHF ; dans le FIF à 14 Mia sa priorité est dégradée à 2, «priorité 2025-2045 faible à modérée mais probablement élevée par la suite».
En revanche le «métro» Jura-Léman-Salève (JLS) est recalé en priorité 6 «priorité généralement faible dans un avenir proche», le rapport précisant que ce projet s’inscrit dans un avenir lointain et implique une très forte croissance supplémentaire. L’extension de la gare de Genève-Aéroport avec une voie de dégagement et rebroussement obtient également la priorité 6. Divers projets d’aménagements autoroutiers sont également déconsidérés dans le rapport. La Tribune de Genève trouve que «Le plan Weidmann déçoit les Genevois».
Bien que le rapport mentionne le besoin de réduire le temps de parcours des trains entre Lausanne et Berne, les mesures préconisées obtiennent de faibles priorités, et sont d’ailleurs décevantes puisqu’elles n’abaisseraient le temps de parcours à 64, respectivement 61 minutes, ce qui de toute manière ne permettrait pas de faire de Lausanne un nœud horaire complet.
Plus généralement, le rapport peut être considéré comme contenant une «liste au Père Noël» que l’on a tenté d’ordonner selon divers critères techniques et financiers. Il manque une vision stratégique globale du réseau ferroviaire suisse, d’où découlerait un meilleur ordonnancement des divers projets, ce qui permettrait de se projeter au-delà de la date-butoir de 2045. Ce fait a été relevé particulièrement par l’ex-conseiller national Olivier Français dans une entrevue avec le quotidien «Le Temps», et par l’association Ouestrail dans sa prise de position. On note aussi que le déséquilibre des investissements d’infrastructures ferroviaires entre la Suisse alémanique et la Suisse romande demeure peu changé. La position de l’association SwissRailVolution n’est pas encore connue au moment de la rédaction de cet article.
La CITraP-Genève évalue le rapport et produira sa propre prise de position sous peu.