Futur matériel roulant pour le Léman Express

Le succès évident du réseau Léman Express entraîne une utilisation croissante du matériel roulant à disposition. La fréquentation quotidienne atteint actuellement en moyenne 80’000 voyageurs, dont 70’000 dans les trains LEX et 10’000 dans les trains RE33 depuis que ces derniers desservent toutes les gares entre Genève et Annemasse. Cette fréquentation est appelée à continuer d’augmenter. Des situations de ‘déni de transport’ (impossibilité d’accéder aux véhicules trop pleins) sont rapportés, par exemple à l’heure de pointe du matin sur la ligne Annemasse – Evian. Le matériel roulant à disposition pour les lignes LEX (23 rames Flirt des CFF et 27 rames Regiolis de la SNCF) n’est pas extensible. La formation de trains formés de 3 rames n’est pas possible, tant en raison de quais trop courts dans diverses gares, qu’à cause du nombre limité de rames.

Les CFF ont lancé en mai 2025 un appel d’offres public pour l’acquisition de 25 rames de grande capacité, avec des options allant jusqu’à 75 rames supplémentaires. Le communiqué de presse des CFF à ce sujet peut être lu via ce lien. Ce projet d’acquisition de matériel roulant est coordonné avec les commanditaires du trafic ferroviaire régional, soit les cantons de Genève et Vaud, l’Office fédéral des transports et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Tout en se réjouissant de cette évolution on peut faire au sujet de cet appel d’offres les remarques suivantes :

– Il est regrettable qu’il ait fallu attendre plus de 5 ans après la mise en service du réseau Léman Express pour réagir aux capacités limitées du matériel roulant existant. Le succès grandissant du LEX ne devait pas surprendre, puisqu’il répliquait celui de réseaux RER plus anciens comme ceux de Zurich, de Berne ou du canton de Vaud. Les constructeurs ont jusqu’en février 2026 pour répondre à l’appel d’offres des CFF, l’adjudication à un constructeur interviendra en automne 2026, et les rames devraient être livrées au plus tôt à l’horizon 2032 dans le meilleur cas.

– Cela signifie que pendant au moins les 7 prochaines années il ne sera en principe pas possible d’accroître l’offre en emport. Les cas de rames bondées, ou tout au moins de manque de places assises, ne feront qu’augmenter. Si cela est tolérable sur de courts trajets comme entre Genève-Champel et Lancy-Pont-Rouge, cela l’est beaucoup moins sur de longs trajets comme Machilly – Genève-Eaux-Vives ou Annemasse – Annecy. On évoque la possibilité de récupérer quelques rames Flirt-France actuellement utilisées pour la desserte Berne – Delémont – Méroux, qui sera limitée à Delle dès décembre 2025 et donc ne nécessitera plus de rames aptes à circuler en France. Un petit soulagement de la situation pourrait ainsi être obtenu. De plus, les extensions souhaitées du réseau LEX vers Culoz, le Haut.Bugey ou Rumilly ne seront pas possibles avant la mise en service des nouvelles rames.

– Il faut aussi mentionner que le matériel roulant demandé par les CFF n’éxiste pas actuellement. Il faut concilier, dans des rames à 2 niveaux, le profil français qui est plus réduit que le profil suisse, avec la conformité à la loi Lhand suisse qui exige un accès sans entrave aux véhicules par les personnes en situation de mobilité réduite. Un nouveau type de matériel doit donc être créé, construit, testé, et surtout homologué en Suisse et en France. Ces défis pourraient causer des retards dans la livraison des véhicules. La question du lieu d’entretien des nouvelles rames devra aussi être résolue à temps.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *